En commentant les images de van Cleve, Campin ou van Heemskerck, je me suis aperçue que les mots posent problème.
Concernant ce que les femmes portaient sur leur tête, je pouvais bien sûr parler de « coiffe » puisqu’il s’agit d’une autre façon de dire « couvre-chef » : un truc qu’on met sur sa tête. Mais mon intention n’est pas, vous l’avez compris, de parler chiffons.
Quand on parle de se couvrir la tête, on entre dans un territoire polémique, conflictuel et souvent passionnel. Le couvre-chef de tous les dangers et de tous les fantasmes, c’est le voile. Mais que désigne-t-on vraiment par le mot de « voile » ?
La coiffe de Haarlem peinte par van Heemskerck (voir « portrait de femme par Maerten van Heemskerk« ) et celles d’Anvers peintes par Joos van Cleve (voir « Le voile anversois au début du 16ème siècle« ) sont, pour moi, des « foulards » (mot devenu lui aussi polémique). Un voile doit être plus grand, couvrir plus. En ce sens, les coiffes tournaisiennes peintes par Campin (article précédent) pourraient peut-être des voiles. Dans tous les cas, il s’agit d’accessoires qui couvrent la tête sans voiler la face. En ce sens, les Tournaisiennes sont elles voilées ? Il semble qu’on commence enfin à gratter le sujet : Un accessoire qui ne voile pas la face peut-il être un voile ?
Une autre question pourrait être : Peut-on faire de la mode sexy avec un accessoire qui couvre la tête et ressemble à un voile ? Bien sûr puisque c’est exactement ce que propose l’Anglaise Kitalyst dans sa petite boutique Etsy (Kitalyst Latex, prrrfect little latex accessories).
Allez donc voir les 7 modèles très joliment portés par VioletEyes et photographiés par Dean Wilkinson.
« Snood » est le nom que les Anglais donnent à une écharpe ronde qu’on porte autour du cou et qu’on peut remonter sur la tête (A ma connaissance, on donne le même nom en français : un snood).