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Femme libérée, jambes écartées (2. Cowgirl)

Les jambes écartées, c’est un truc de mec et, pour moi, c’est avant tout un truc du mec entre les mecs : le cow-boy. Jambes écartées ? Je dis Lucky Luke (le vrai tout comme la version Dujardin ou celui d’Eric et Ramzy), je dis John Wayne et son gros pétard, je dis Fonda et Bronson, je dis Eastwood et son petit cigare (à machouiller longuement).

Quoi de plus tentant que faire adopter par des femmes ce code typiquement masculin ? Femme-mec, femme libre, femme qui donne son sexe à qui elle veut et si elle le veut. Voici donc la cow-girl aux jambes écartées :

Quand on a dit « Lucky Luke », on attend Calamity Jane. La voici donc, à gauche, dans une comédie musicale interprétée par Doris Day et réalisée par David Butler en 1953 (voir photos sur le site doctormacro.com). A droite, dans la même position, une des rares pinups dessinées par Gil Elvgren avec les jambes écartées (« Come and get it », 1959, source : the pinupfiles.com).

Les illustrations des années 50 sont pleines de symboles et d’allusions pas toujours fines (on en a déjà parlé : voir article  « Oups ! Tu me tires, chéri ? »). On peut se poser quelques questions en regardant ces deux affiches. Pourquoi ce holster représenté à côté de Doris Day ? Le holster étant une poche triangulaire dans laquelle on fourre le canon de son Colt, ne rappelle-t-on pas ainsi que Calamity Jane, malgré ses jambes écartées, n’en est pas moins une femme ? Quant à la pinup d’Elvgren, admirons le regard plein de promesses et le gigantesque triangle qu’elle fait vibrer avec son baton d’acier ! « Come and get it ». Viens et prends-le ! Quoi donc ? Le délicieux chili qui mijote dans la marmite ? Ca doit être ça.

Quittons ces années 50 étranges, coincées entre nouveauté et ringardise, pinups et puritanisme, pour entrer dans l’époque women’s lib soixante-huitarde avec un film de Christian-Jaque tourné en 1971. Un film où il est question de hors-la-lois, de terres et de pétrole dans l’ouest américain. Rien d’original sauf que ce sont des femmes qui occupent le haut de l’affiche. Et comme le pays est rude, ce sont des femmes aux jambes écartées…

Ci-dessus : Brigitte Bardot et Claudia Cardinale dans « Les Pétroleuses » – Source : cinemotions.com

1956 : Pendant que Mars flingue, Vénus danse le mambo

1956 : La guerre d’Indochine était finie depuis deux ans mais l’insurrection gagnait du terrain en Algérie, le soulèvement des Polonais était écrasé à Poznan, les bombardiers anglais et français pilonnaient Suez, les Soviétiques écrasaient la révolte hongroise et… brigitte,bardot,vadim,trintignant,jürgens,et dieu créa la femme,film,cinéma,mambo[Image publiée sur bmania.pagesperso-orange.fr]

Ouais, Dieu créa la femme. Pendant que les hommes flinguent, Bardot danse le mambo. Regardez cet extrait ! Ca vaut le coût. Bardot illustre parfaitement le reproche qu’on a trop souvent fait aux femmes : conduite par ses sens plutôt que par la raison. Mais alors… Que dire des hommes ? Jürgens et, surtout, Trintignant, soi-disant amoureux, sûrement jaloux, colérique, violent, hors de contrôle. Alors, qu’est-ce qu’on préfère ? Le flingue ou le mambo ?

La femme fantasmée : Vénus

Vénus, c’est bien sûr l’idéal de beauté féminine. Une femme qui attire les hommes comme la confiture attire les guêpes. Ce n’est pas de leur faute ! Ils sont programmés comme ça.

En général, cette femme-là est jeune avec un corps mince, des seins ronds, une bouche pulpeuse, des cheveux longs et des yeux en amande… Comme BB en 1968.[Photo HD de Brigitte Bardot publiée par Michel Bernanau sur Wikipedia.org]