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Femelletemple… à l’envers ?

Voici une image qui a pu servir d’inspiration à Rodin pour son « éternelle idole », le groupe sculpté dont la photo orne de façon permanente la colonne de droite du présent blog.

Sauf que dans son « Idole » à lui, dessinée en 1882, le  Belge Félicien Rops a inversé la proposition : Pas d’homme à genoux devant la femme mais une femme enfournée sur le membre d’un homme.

Dans les deux cas, on retrouve cependant la même intensité, la même dévotion, la même soumission complice.

La femme enfoncée sur le phallus de Priape m’a rappelé une autre mise en scène, tirée celle-ci d’un pamphlet de 1791 visant à souiller la reine de France Marie-Antoinette, 2 ans avant que les Français ne lui coupent la tête.

Ce texte s’appelle « Bordel patriotique institué par la reine des Français pour les plaisirs des députés à la nouvelle législature ». Il décrit en termes précis et crus le lupanar que Marie-Antoinette entretiendrait à Paris pour mieux soudoyer les députés. On y trouve la charmante illustration ci-dessous de la reine à poil caressant la bite à Priape.

L’hymne à Priape est un grand moment de paillardise et il serait dommage que vous en manquiez quelques strophes :

Priape, puissant dieu des amours de la terre, Perce nous de ton aiguillon ; Sois sensible à nos prières, De ton dard vigoureux enfile-nous le CON Fais passer dans nos corps et tes feux et ton foutre, Rafraîchis-nous des flots de ton sperme divin, Bourre sans te lasser notre brûlant vagin. Nos besoins désormais ne peuvent passer outre, Fous et fous-nous jusqu’à demain. Jadis Pygmalion a foutu des Statues, comme Ixion foutait des Nues ; Pour te faire un plus grand honneur Tempère notre ardeur extrême, Et sans perdre de ta vigueur, Tu peux, sans en paraître blême, A couillons rabattus nous donner le bonheur.

Je ne doute pas que ce texte ait été écrit par un homme tout comme c’est un homme qui a dessiné la femme pâmée sur la trique de la statue. Ces hommes-là ont représenté la femme de leurs désirs. Pucelle/pute/sorcière. Soumise devant le bouc. Ils ont espéré que la femme les vénère comme eux idolâtrent la femme.

Voyez-vous venir le triste cortège du désappointement et de la désillusion ?

[Pour l’image de l’Idole de Rops, source : modspil.dk – Pour le bordel patriotique, voir le texte original de 1791 sur Gallica, le site de la Bibliothèque Nationale de France ; voir aussi le site d’Alain Claverie, riche par ailleurs en citations]

Adoration, le cas « Guigone »

Il faut que je rende justice à Nicolas Rolin.

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Rogier van der Weyden (Roger de la Pasture) - Nicolas Rolin et Guigone de Salins sur le Polyptyque du Jugement Dernier (détail des volets fermés, en noir et blanc) - 1443/46 - Hôtel-Dieu, Beaune - Source : Bildarchiv Foto Marburg (bildindex.de)

Dans un article précédent (voir « La madonne couronnée de Jan van Eyck« ), j’ai insisté sur ses 3 femmes officielles, ses 7 enfants légitimes, ses 3 maîtresses connues et ses 2 bâtards reconnus. Bref, j’ai dessiné la caricature de l’homme à femme qui traîne sa bite un peu partout (« I know what you are, what you are, baby / Womanizer / Woman-Womanizer / You’re a womanizer / Oh Womanizer /Oh You’re a Womanizer Baby / You, You You Are / You, You You Are / Womanizer, Womanizer, Womanizer… », comme chanterait Britney Spears).

Mais en fait, non ! Enfin… je ne pense pas.

Le 20 décembre 1423, le très riche et puissant Nicolas Rolin, 47 ans, chancelier du duc de Bourgogne Philippe le Bon, épouse à Lons-le-Saunier Guigone de Salins, 20 ans. Elle sera sa dernière épouse et lui donnera 3 enfants. Ces deux-là vivront une relation fusionnelle toute entière illustrée par leur grande oeuvre commune : L’inauguration en 1443 de l’ « hôpital pour les pôvres malades » (maintenant l’Hôtel-Dieu) de Beaune, ville où Guigone passa son enfance. Regardez ce mur de la « grande salle des pôvres » :
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En haut à gauche, dans le blason, les armes des Rolin (3 clés d’or) associées à la tour des Salins. Partout, le nouveau monogramme du chancelier (le N d’or de Nicolas entrelacé avec le G noir de Guigone) et, surtout, la nouvelle devise du chancelier : Le mot « Seulle » suivi d’une étoile d’or à six branches, en l’honneur de sa femme, désormais « Seule étoile » de sa vie. C’est pas mignon, ça !!!!

Alors, et ses maîtresses ?  Et ses bâtards ? C’était avant. Certains disent même qu’il n’a jamais trompé aucune de ses femmes. Les maîtresses, c’était pendant les périodes de célibat (ses deux premières femmes sont mortes). Quant aux enfants qui sont nés de ces liaisons, il les aurait tous reconnus et richement pourvus. C’est ce qu’on dit. Et c’est peut-être vrai.

Est-ce que cela remet en cause mon interprétation de la peinture de Jan van Eyck, « la Vierge du chancelier Rolin », peinte 12 ans après le mariage avec Guigone ? A la réflexion, je ne pense pas. Au contraire, même ! Cette attirance de Rolin pour Marie ne représente-t-elle pas sa liaison avec Guigone ? D’ailleurs, Marie est partout aux Hospices de Beaune. On est en terre catholique, bien sûr, et cela explique sa présence mais Guigone n’est-elle pas la Marie de Rolin comme Galatée était la Vénus de Pygmalion (voir article précédent) ? La « Seule étoile » du très croyant chancelier pourrait aussi bien être Guigone que Marie.

A ceux qui pensent que je plane complétement, je me permets de rappeler la devise adoptée en 1396 lors de la bataille de Nicopolis par le chevalier bourguignon Régnier Pot, futur châtelain de La Roche-Pot, près de Beaune : « A la Belle, tant elle vault ». Qui donc est cette « Belle » à laquelle Pot dédie ses actions ? Vénus ? Non, bien sûr. Il s’agit de Marie.

Adoration, le cas « Galatée »

Attention ! Ne pas confondre avec la Galatée de Polyphème (elle, c’est l’article précédent) ! Il s’agit maintenant de la Galatée de Pygmalion. Si la couleur de la belle est la même (très très blanche), la fin de l’histoire est nettement plus agréable. Suivons donc le petit résumé en images de Sir Edward Burne-Jones.

burne-jones,the heart desires,pygmalion« The Heart desires »———————-And there upon his images he cast /His weary eyes, yet little noted them, / As still from name to name his swift thought passed. / For what to him was Juno’s well-wrought hem, / Diana’s shaft, or Pallas’ olive-stem ?

L’histoire de Pygmalion et Galatée doit sa célébrité aux « Métamorphoses » d’Ovide (encore !). Livre X. Elle a été reprise par le fameux William Morris (génial touche-à-tout, précurseur du mouvement Arts-and-Crafts, l’Art Nouveau britannique) dans « Pygmalion and the Image », onzième des douze épisodes du très très long poème « The Earthly Paradise » qu’il rédigea en 1868. Burne-Jones illustra ce 11ème épisode de plusieurs dessins et 4 peintures conservés dans la vaste collection d’oeuvres de peintres dits « préraphaélites » du BMAG (Birmingham Museum and Art Gallery).

 « The Hand Refrains »——————–And with his pride that by his mastery / This thing was done, whose equal far and wide / In no town of the world a man could see, /Came burning longing that the work should be / E’en better still, and to his heart there came / A strange and strong desire he could not name.

Pygmalion est un personnage étonnant qui fuit la compagnie des femmes qu’il juge trop lascives. Etonnant, vraiment ! Depuis quand un homme se plaint-il de la lascivité féminine ? D’habitude, n’est-ce pas le contraire qu’ils nous reprochent ? Et ce Pygmalion se met donc en tête de créer lui-même cette femme qu’il ne trouve pas. Puisqu’il s’agit d’une statue, elle sera très belle et… pas du tout lascive. Et sa beauté sera éternelle (« The heavenly beauty that can never pass by« ). C’est donc ça la femme parfaite ?

Pas vraiment car, une fois la statue achevée, Pygmalion remarque qu’il manque quelque chose à sa création. « … and this hand made thee / Who wilt not speak one little word to me. » La parole ?

Pygmalion ne trouve plus d’autre plaisir que la compagnie de sa création. Il découvre ce qu’on pourrait appeler la passion ou… l’amour (« An ever-burning unconsuming fire« ) ? Il la fait installer dans une niche (A comparer avec la niche où Aphrodite a été installée au Vatican : voir « le jour où commença le culte du corps féminin« ) dans sa chambre, la pare de bijoux… Il devient dingue et en appelle aux dieux en pleurant (Pygmalion pleure souvent et beaucoup !).

« The Godhead Fires »——————–Like a live thing, the thin flame began to throb / And gather force, and then shot up on high / A steady spike of light, that drew anigh / The sunbeam in the dome, then sank once more / Into a feeble flicker as before.

C’est finalement dans le temple de Vénus que Pygmalion va se rendre pour y prier longuement la Reine du Désir, la fair Queen (Reine blonde ou pâle). La déesse se manifeste à Pygmalion par l’éclat soudain d’une flamme. William Morris ne décrit pas la visite de Vénus à Galatée comme le fait Burne-Jones dans sa troisième peinture (Ce n’est qu’à la fin du poème que Galatée racontera l’intervention divine). Il nous laisse dans l’incertitude jusqu’à ce que le sculpteur découvre la niche vide et qu’une voix l’appelle…

« The Soul Attains »——————Speechless he stood, but she now drew anear, / Simple and sweet as she was wont to be, / And once again her silver voice rang clear, / Filling his soul with great felicity

La clarté de la voix, la douceur de l’haleine et la chaleur du corps : Voilà ce que la femme a en plus de la statue, pour Pygmalion. On ne parle plus de beauté et encore moins de son éternalité.

Avec le conte de Pygmalion et Galatée, on passe du culte de la déesse de pierre à l’adoration du corps de chair. On ne sait pas si l’adoration sera durable ou si ces deux-là divorceront mais le principe plaisait sûrement aux romantiques du XIXème siècle.

L’homme découvre qu’en matière d’Amour, il ne peut se suffire à lui-même : Il ne peut vivre seule avec sa création inanimée, sous peine de folie. Il a besoin de l’intervention de Vénus et de cette femme de chair, à la beauté éphémère, certes, mais au corps chaud et à la voix claire.

Avis aux onanistes et autres branleurs !

[Les photos des peintures d’Edward Burne-Jones proviennent du site victorianweb.org. Le poème de William Morris est disponible sur sacred-texts.com. Les peintures et dessins préparatoires d’Edward Burne-Jones sont aussi visibles sur le site preraphaelites.org du BMAG.]

Adoration, le cas « Daphné »

Un homme agenouillé aux pieds d’une femme… Serait-ce un amoureux qui déclare sa flamme ? Serait-ce un prétendant qui demande sa bien-aimée en mariage ? Comme c’est charmant !

Mais l’homme à la harpe, c’est le dieu musicien, le bel Apollon. Et cette femme qui prend racine, c’est forcément Daphné. Et leur histoire n’a rien de charmant.

Théodore Chassériau - "Apollon et Daphné" - vers 1844 - Musée du Louvre

Apollon et Daphné (« Métamorphoses » d’Ovide, Livre I), c’est l’histoire du vilain petit Eros/Cupidon qui balance une flèche en or dans le coeur d’Apollon et une flèche en plomb dans celui de Daphné. Résultat : Apollon tombe follement amoureux de Daphné qui, elle, ne veut pas d’Apollon. Plutôt que de se plier aux avances du dieu, elle préfère être transformée en arbre. Quelle triste fin ! Quelle histoire lamentable de deux êtres malheureux ! Apollon aux pieds de Daphné, c’est un amoureux repoussé et une femme sacrifiée. Vilain Eros !

Les peintres et les sculpteurs ont généralement représenté Apollon pourchassant Daphné, comme un satyre après une nymphe, Pan après Syrinx (voir article « L’opercule de Syrinx« ). Une scène de viol finalement assez banale dans cette Grèce antique où les dieux avaient la bite leste et ne négligeaient aucun subterfuge pour pénétrer les belles qui passaient.

L’attirance d’Apollon pour Daphné est donc une simple histoire de pulsion, la froide « flèche en or d’Eros » pour le poète antique Ovide, le froid « tropisme instinctif de reproducteur » pour le philosophe contemporain Michel Onfray. En artiste digne de son époque, Théodore Chassériau (1819-1856), avec sa représentation du dieu implorant à genoux, a donné une dimension plus romantique – et plus tragique – à cette histoire.

Chassériau a sans doute influencé son ami Gustave Moreau (1826-1898) qui a réalisé un « Apollon et Daphné » assez similaire. Je remarque surtout les bras fuyants de la fille qui ne veut pas qu’on la touche.

Gustave Moreau - "Apollon et Daphné" - Musée national Gustave-Moreau, Paris - Source : RMN (cliquer l'image) © RMN / René-Gabriel Ojéda

Ce thème de l’amour impossible a beaucoup intéressé Gustave Moreau. C’est cependant une autre « métamorphose » d’Ovide qui l’a davantage inspiré : L’histoire du sombre cyclope Polyphème amoureux sans espoir de la belle nymphe Galatée (« à la peau couleur de lait »). Je vous laisse rechercher l’épilogue de ce conte dans le livre XIII des « Métamorphoses » mais je ne résiste pas à l’envie de citer un court passage du commentaire du « Galatée » de Gustave Moreau (ci-dessous) sur le site du Musée d’Orsay :

« Le Polyphème de Moreau n’est pourtant pas un ogre, mais un être mélancolique, égaré dans la contemplation monoculaire de la femme inaccessible. »

Gustave Moreau - "Galatée" - Vers 1880 - Musée d'Orsay

Enfin il conviendra de ne pas confondre la peau « couleur de lait » de la nymphe convoitée par le cyclope Polyphème avec celle de la blanche statue dont Pygmalion tombe amoureux : C’est une autre histoire dont on va parler dans le prochain article.

Adoration

Voici une peinture que bien peu ont eu l’occasion de voir, réalisée par un artiste inconnu (Franchement, qui a entendu parler du peintre britannique William Strang ?) et exposée dans un musée tout aussi inconnu (pour un Européen) et lointain (Bombayote excepté, qui a un jour mis les pieds au Chhatrapati Shivaji Maharaj Vastu Sangrahalaya ?).

adoration, william strang

William Strang (1859-1921) - "Adoration" (détail) - 1913 - Chhatrapati Shivaji Maharaj Vastu Sangrahalaya (ex Prince of Wales Museum of Western India), Mumbai (Bombay) - Source : Wikipedia/Baishampayan Ghose

Voici donc une femme assise sur un trône, nue. Un peintre lui baise la main (oui, c’est un peintre : Vous le constaterez en découvrant la toile dans son intégralité sur le site du musée. Vous verrez aussi que la femme est assise sur une table au milieu de ce qui ressemble à des offrandes ). Un poète cherche à attirer son attention en lui tendant un carnet où s’alignent, sans nul doute, les vers qui célèbrent l’éclat de sa beauté, la fragilité de sa jeunesse ou la vigueur de l’amour qu’elle inspire. Un militaire, sous le charme de la dame, lui présente son sabre.  Un barbu à l’activité professionnelle inconnue la dévisage avec attention.

D’après la notice du musée, cette femme représenterait la beauté féminine. Les hommes en adoration ne seraient donc qu’une version moderne des fidèles du temple d’Aphrodite à Cnide qui se prosternaient devant la statue fabriquée par Praxitèle (cf « le jour où commença le culte du corps féminin« ). Les adorateurs font tous partie de la société bourgeoise de l’époque (artistes, officier et rentier). Il ne manque qu’un prêtre pour avoir un échantillon représentatif de la bourgeoisie ! Il n’y a pas d’ouvrier ou de paysan sur la toile de Strang, comme s’il fallait un certain niveau d’éducation (ou de revenu) pour apprécier pleinement la beauté féminine.

L’ « Adoration » de Strang ressemble beaucoup à la photo prise par Mario Sorrenti pour la campagne de publicité 2002 du parfum « Paris » d’Yves Saint-Laurent.

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Anna Eirikh et Magnus Berger photographiés par Mario Sorrenti - Source : mes-parfums.com (cliquer pour voir l'image originale)

Même environnement bourgeois, même femme froide comme une statue, même bras gauche en partie couvert. Remarquez la modicité du « trône » : Une simple chaise métallique pliante. C’est la femme qu’on doit regarder, pas le siège.

A la différence de la toile de Strang, la femme n’est pas hissée sur une table. C’est donc l’homme qui se diminue en s’agenouillant. Pas de baise-main mais une même attitude de prosternation.

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Anna Eirikh, Magnus Berger et Thomas Crown photographiés par Mario Sorrenti - Source : mes-parfums.com (cliquer pour voir l'image originale)

La deuxième photo de la campagne de publicité, ci-dessus, est beaucoup plus équivoque. Que veut-elle dire ? Un jeune homme très androgyne et un très jeune homme observent dans un miroir le corps nue de la femme qui s’y contemple. Con-templ-ation !

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Paz de la Huerta (les fesses) et Jakob Hedberg (l'admirateur) photographiés par Sebastian Faena pour le magazine Muse Hiver 2010

Et puisqu’on est dans la photo de mode et qu’on sort d’une longue série d’articles sur le « cul », je ne peux m’empêcher de vous rappeler deux photos publiées très récemment. D’abord, ci-dessus, une très expressive comtemplation de fesses par un homme en pyjama. Avec ses cheveux gominés coiffés en arrière, l’admirateur du cul de Paz de la Huerta ressemble beaucoup à l’adorateur du corps d’Anna Eirikh. Il ressemble aussi à Chris, sur la couverture du magazine WAD, ci-dessous. WAD = We Are Different. Different ? Really ? But… who is different ?

Cindy (les fesses) et Chris (l'admirateur) photographiés par Romain Laurent pour le magazine WAD N°48 (printemps 2011)

Considérez tout cela comme un assortiment de tapas avant quelques articles un peu plus focalisés que je vais essayer de concocter dans les jours qui viennent sur l’adoration portée à trois femmes connues (mais pas tant) : Daphné, Galatée et Guigone de Salins. Ah ! Nous voici bien dans le temple de la grande femelle !