Archives mensuelles : mars 2012

Petite contribution au Boob Art

Je ne sais pas si le Boob Art, Breast Art ou Tits Art existe au même titre que le Penis Art mais, en admettant que oui, j’aimerais faire une petite contribution personnelle. Ca fait plusieurs jours que j’écris sur les seins et les tétons  en utilisant le matériau des autres. Il est temps d’y mettre du mien…

… modestement (ce n’est pas le Seascape #17) …

… en espérant que ça plaise.

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Portrait de Rita Lee par Richard Fegley

Encore un cadeau du blog thethoughtexperiment !

Rita Lee, la Miss November 1977 correspond si bien aux modèles de Tom Wesselmann dont je viens de parler (les lèvres, la marque blanche du SG, les mamelons). Encore mieux que De De Lind et Priscilla Wright. Alors voilà ! Encore merci au blog thethoughtexperiment.

Dernière chose ! Sur cette photo, on comprend clairement pourquoi Wesselmann aimait la marque blanche du soutien-gorge sur les seins : Pour mieux voir les mamelons.

Retour sur l’orange, le sein et la courbe

Le premier article sur Wesselmann (voir « The great nude, the orange and the cigarette ») me semble un peu court, d’où ce retour sur le sein et l’orange… Et retour sur la courbe avec cette photo de Tom Wesselmann en plein ouvrage pour représenter un sein (photo prise en 65 ?).

Impossible de faire l’impasse sur ce cliché qui représente si bien l’homme en plein travail de construction de son temple de la grande femelle (et cela n’a pas l’air facile !), l’objet de ce blog.

Alors, le sein selon Wesselmann, ça donne quoi ? Sur quelle (s) courbe (s) a-t-il abouti ?

Et bien cela aboutit surtout sur des tétons et des aréoles car – impossible de dire le contraire ! – les seins de Wesselmann ne comptent pas tant que les mamelons (Rappelons la définition des termes : le mamelon se compose du téton et de l’aréole, l’un se dressant au centre de l’autre).

Les seins ne sont souvent que la marque blanche laissée par le soutien-gorge (ainsi pour le « Nude » du Smithsonian American Art Museum à Washington) alors que les mamelons se détachent par leur volume et leur couleur.

Couverture du 5ème numéro du magazine Avant Garde (14 numéros publiés de janvier 1968 à juillet 1971) - Illustration : Seascape #17 ("two tits", 1966) par Tom Wesselmann

Les « 2 tits » de 1966 sont, à cet égard, parfaits : seins blancs et mamelons carmin sur un fond bleu ensoleillé. Il y a dans cette illustration quelque chose de beau, de sexy, de gai qui ressemble à une vision de Paradis.

Le nu allongé du musée Thyssen-Bornemisza, ci-dessus, semble un peu plus classique : un corps de femme allongé et pas seulement une paire de seins, le recours à des symboles comme les roses et, bien sûr (puisqu’il s’agit de Wesselmann), l’orange.

Tom Wesselmann - Desnudo #1 - 1970 - Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid - Source : site du musée (cliquer pour voir l'image en grand)

L’orange !

A ceux qui estiment que l’orange symbolise le sein, on peut répondre « oui, peut-être ». Oui, le sein rond et, dessus, le mamelon (Comment appelle-t-on le mamelon de l’orange ? Queue ? Tige ? Non. Mamelon, c’est parfait). Donc le sein a un mamelon, comme l’orange.

On pourrait aussi répondre « non » car les aréoles de Wesselmann sont tellement bombées qu’elles ressemblent à des oranges. Une aréole  gonflée et un téton en son centre : L’orange selon Wesselmann ?

[Ci-dessus : Oeuvre de Tom Wesselmann exposée à la galerie Melki – Source : galerie-melki.fr – Les couleurs sont tellement unies et flashy et les dégradés tellement réguliers qu’on croirait voir le travail d’un infographiste.]

Portrait de DeDe Lind par Mario Casilli

Après 2 articles sur Tom Wesselmann et ses peintures de bouches et de seins, d’oranges et de cigarettes, il me semblait intéressant de revenir l’espace d’une photo sur cette époque des sixties et de ses femmes souriantes aux coiffures amusantes qui n’avait ni tatouage ni piercing mais du poil au pubis.

Pour rester dans l’esprit de Wesselmann, j’ai cherché aussi une femme aux lèvres luisantes et aux seins blancs par la marque du soutien-gorge, ce qui a sévèrement limité le choix.

Cette photo de De De Lind, la playmate d’août 1967, me semble bien. Il y a même le pantalon orange à la large ceinture plastique. Le poster central est superbe (quelle poitrine ! Les hommes de l’époque ont scotché cette photo-là sur tous les murs). J’ai hésité et c’est la ceinture qui m’a convaincue.

Comme pour le portrait de Priscilla Wr ight déjà présenté précédemment dans ce blog, il s’agit d’une photo de Mario Casilli, visible sur le très beau blog thethoughtexperiment (quand on aime les pinups !).

La bouche non érotique

Sur le site thescienceofdesign, on trouve un extrait d’un entretien que le critique d’art Irving Sandler a tenu avec Tom Wesselmann début 1984 pour le compte des Archives de l’Art Américain (voir ici l’entretien complet). L’extrait concerne les peintures de bouche exécutées par Wesselmann.

Tom Wesselmann - Expo Mouth #10 - 1967 - Huile sur toile du Minneapolis Institute of Arts © Tom Wesselmann / Copyright VAGA, New York, NY - Source : artsmia.org, le site web du MIA

Tom Wesselmann – Expo Mouth #10 – 1967 – Huile sur toile du Minneapolis Institute of Arts © Tom Wesselmann / Copyright VAGA, New York, NY – Source : artsmia.org, le site web du MIA

Sandler demande à Wesselmann s’il a reçu des plaintes pour ces « mouth paintings ». La réponse du peintre est étonnante. Il dit que cette notion de la bouche érotique est un cliché, que pour lui seul le sexe est érotique, pas des courbes alambiquées (« You see, erotic to me is sex; erotic isn’t convoluted curves to me…« ).

Le critique s’étonne.

Moi aussi.

Le peintre précise alors sa pensée : il n’avait pas l’intention de peindre quelque chose d’érotique mais peut-être que les lèvres entrouvertes présentent quelque chose d’érotique… Bref ! Je vous laisse lire l’entretien par vous même.

Au delà des lèvres entrouvertes, que dire de la peinture ci-dessus d’une bouche largement ouverte (3m x 2,70m !) offerte par Wesselmann au Minneapolis Institute of Arts?

Moi, ça me fait penser à ça (l’actrice porno Summer Slate photographiée pendant une de ses prestations) :

slateptt

Regardez bien ! C’est exactement la même bouche, à l’exception du piercing de langue, inconnu en 1967 (S’ils avaient existé, Wesselmann aurait-il aimé les dessiner ?).

La bouche ouverte, la langue poussée vers l’avant mais qui ne dépasse pas des lèvres… C’est une bouche qui demande, qui a envie, qui implore, qui désire, qui a faim.

Bien sûr, une femme peut désirer ardemment une glace à la fraise ou une tranche de kiwi mais franchement… ?

Alors quand Wesselmann dit que ses bouches ne sont pas érotiques parce que, pour lui, l’érotisme, c’est le sexe, on pourrait répondre : « Et bien, justement !! ».

The great nude, the orange and the cigarette

Puisqu’on a montré pas mal de seins dans les derniers articles, parlons donc de Tom Wesselmann.

Tom Wesselmann (1931-2004) est un des grands artistes du mouvement Pop-Art. Il a définitivement sa place dans ce blog en tant que chercheur-explorateur-décrypteur-représentateur de la forme féminine.

Regardez-le en plein travail !  Il cherche la courbe parfaite, lui aussi (cf l’article sur Aristide Maillol et la Vénus de Perpignan). La courbe du sein, du ventre ou du dos… Du sein, je parierai !

Tom Wesselmann, Self-portrait while drawing, 1983, source : http://www.all-art.org

Grand fan du Sein et du Téton. Tom l’est.

Il a réalisé (à la peinture acrylique, en sérigraphie, en lithographie, etc.) une grande quantité de nues, à savoir :
– des seins
– des seins + une bouche
– des seins + une bouche + un pubis.
Toujours des cheveux (plutôt longs et blonds).
Rarement des yeux.
Jamais (?) de nez.

Les lèvres sont toujours brillantes de rouge à lèvres. Les seins sont souvent blancs de la marque du soutien-gorge. Les tétons sont toujours ronds et bombés. Les pubis sont toujours poilus (ça se passe dans les sixties !).

On peut se poser la question : « Pourquoi pas d’yeux ? ».
J’ai envie de me poser la question : « Pourquoi les oranges et la cigarette ? »

[De gauche à droite et de haut en bas : Bedroom Painting N°13 – Great American Nude N°8, 1969, Collection Ludwig, Cologne –  Great American Nude N° 99, 1968, Collection MG Neumann, Chicago –  Great American Nude N°92, 1967, Collection privée, New York]

Vous avez vu les oranges ? Ca me fait penser aux peintures du Moyen-Age et de la Renaissance, toujours pleines de symbolique (le lys blanc pour ceci, la rose rouge pour cela…). Parlant de fleurs, il y en a aussi souvent (roses, jonquilles) dans les oeuvres de Wesselmann. On sait que les fleurs représente généralement le sexe féminin mais que dire des oranges ? Les oranges, rondes et fermes. Je dirai, sans prendre trop de risques, que les oranges, c’est une histoire de seins. Encore !

Les seins, toujours les seins ! Tom ne pensait-il pas au sexe de la femme ? Je dirais  que si. Beaucoup même. Car les bouches des femmes de Tom ressemblent à des vulves. Ce n’est pas pour rien que Tom aimait peindre des bouches avec une cigarette entre les lèvres. Un fin pénis fumant sur lequel tire la femme…

Tom Wesselmann – Smoker, 1 (Mouth, 12) – 1967 – Source : thescienceofdesign.blogspot.fr 

[Voir ici la version de Smoker#1 détenue par le Musée des Beaux-Arts de Montréal]

Femme mode, femme fun, femme nue, femme active ?

En terminant l’article précédent sur les harnais-bijoux-sous-vêtement de Maison Close, je pensais aux vêtements-sous-vêtements-harnais (comment les appeler ??) présentés il y a quelques années par Andrea Crews (nom d’un collectif d’artistes mené par Maroussia Rebecq) sur des mannequins dénudées.

Et voilà que dans le WAD qui vient de sortir (N°52, mars-avril-mai 2012), je tombe sur deux pages consacrées à… Maroussia Rebecq avec une photo de la créatrice à la même époque qui se flashe nue sur les bords de Seine, devant un bateau-mouche plein de touristes. C’est ce qu’on appelle un signe, non ?

[Ci dessus : WAD N°52 avec photo de Maroussia Rebecq par Romain Bernadie James, août 2009]

Il ne faut pas croire qu’Andrea Crews/Maroussia, ça se limite à de la nudité. Non. C’est un petit monde à part (ou un petit monde connecté à tout le grand Monde, comme on voudra), un truc plein de vitalité, d’innovation, de tentatives… J’ai écrit dans le titre  « mode/fun/nue/active », j’aurais pu mettre « déjantée/globalisée/inattendue/toujours-là ».

J’ai écrit « femme » aussi et je pense que c’est important. Je rappelle que ce blog n’est pas consacré à la mode ou à la lingerie (il y en a plein qui font ça beaucoup mieux que moi). C’est une modeste tentative de (re)constitution du temple de la grande femelle… une grande affaire, pas très claire. A priori, un truc de mecs. Mais pas seulement, loin de là ! Andrea Crews/Maroussia participe d’une certaine façon au culte, à la célébration du corps féminin. Un corps sans contrainte, libre et beau, qui exulte et qui s’amuse. J’aime !

Alors, voici donc quelques photos de cette « ancienne » collection été 2009, présentée au musée du Jeu de Paume le 5 octobre 2008.

Voici au-dessus à gauche ce qui pourrait ressembler à un harnais. On ne sait pas s’il s’agit d’un vêtement (élégant top seins-nus) ou d’un sous-vêtement (culotte à bretelles ?) et c’est ça qui est fun.

A droite, les lanières forment une déco intéressante, en étoile à 5 branches, au-dessus de la poitrine. Encore un joli petit haut à porter sous le blouson. On retrouve l’étoile sur le mannequin du bas qui ne manque pas de charme avec sa jupette à franges type pagne-bananes de Joséphine Baker et son éléphant bleu (celui qui asperge les voitures avec sa trompe ?) en guise d’étui pénien pour femme… délirant !

[Photos 1,3,6 par PixelFormula, visibles sur Fashionmag – Photos 2 et 4 par Julie Perello, visibles sur bloc-mode.com – Photo 5 visible sur le blog Colette d’Andrea Crews]

Pour rester connecter au joyeux monde d’Andrea Crews, essayer le site web ou (moi, je préfère !) le blog Colette.

Futile harnais. Pour habiller la femme presque nue.

Quand on parle de lingerie un peu « osée », alors il faut mentionner « Maison Close » (voir site).

Après le tanga à perles Bracli qui frotte sur le clitoris et après les culottes ouvertes de Damaris, voici un accessoire (un bijou ?) qu’affectionne Maison Close : le harnais.

D’accord, ce n’est pas une nouveauté. Il y a eu le harnais orienté bondage, en cuir, latex ou PVC, de marques comme Fleet Ilya ou (feu ?) Antiseptic Fashion. Il y a eu le harnais de sex-shop, en strass généralement, vendu sous le nom de choker-tie-belt et à l’aspect un peu cheap. Il y a enfin eu (et il y a toujours) les harnais fabriqués dans une gamme de bijoux de corps, entre les bijoux de seins et les bijoux d’épaules, par des créateurs/créatrices de bijoux. J’en cite quelques-uns : Bliss Lau, Litter, Fannie Schiavoni, Justine Clenquet, Léon Rose Magma, Pagan Poetry, (feu ?) Mousseline Chou d’Amour, Sofiyani La, Anita Quansah

Avec Maison-Close, le harnais, en tant que pièce de lingerie ou comme bijou de corps joli et sexy, va enfin se démocratiser.

[En haut : Harnais « A ton cou ». Ci-dessus, de haut en bas et de gauche à droite :  Harnais « A ton cou », Harnais pour shorty (ici sur un string) « Féerie Précieuse », Harnais-string « Soie Chérie », Harnais « Villa Satine »]

A quoi sert le harnais ? A rien, vraiment. En fait, à mettre en valeur les seins qu’il sépare, le cou qu’il enserre, le dos qu’il laisse vierge. Il sert à faire plus joli. Il est utile donc. Il donne de l’originalité. Il fait sortir de l’ordinaire. Il rend sexy. Il excite l’imagination. Il attise les sens. Très utile, donc. Que dis-je ? Indispensable harnais !

Toutes les photos des nouvelles collections Maison-Close sont visibles sur le site Dessus-Dessous.

Damaris, marque culottée

Damaris Evans, l’Anglaise derrière les marques de lingerie de luxe Damaris et Mimi Holliday (voir site web), propose depuis 2001 des ensembles jolis, gais et originaux.

Comme son slogan, « Sine qua non » (« sans cela, alors rien » ou « ça ou rien »), la créatrice semble inflexible sur les « culottes », une fixation très anglaise (voir articles précédents sur les marques anglaises Agent Provocateur et Strumpet and Pink), pour notre plus grand plaisir.

Pour en revenir au slogan, je ne suis pas celle qui crache sur le « rien » mais les culottes de Damaris et leur façon de montrer la raie des fesses (celle des filles, bien mieux que celle des plombiers) me font aimer le « ça ».

Voici 4 jolies culottes de la collection été 2012. Culottes « cheeky » donc, audacieuses, qui montrent si joliment les cheeks.

La culotte à lacets (« corset knickers ») est une beauté (que dire de cette photo-ci ?) tout comme celle à ouverture ronde.

Mais comme je suis une grosse ringarde, je reste, je l’avoue (snif-snif) une fan du bon-vieux-string ! Regardez donc ces fesses :

Et maintenant, je vous propose un dernier article sur la lingerie, avec une marque française très « cheeky », elle-aussi.

[Toutes photos sur le site damaris]

Perles blanches, perles noires

Il était temps ! Après des semaines de silence, voici un petit article sur une marque de lingerie très particulière. Avez-vous déjà essayé de porter un tanga à perles (les perles passent entre les lèvres et entre les fesses) ?

Si oui, alors vous avez sûrement porté un tanga de la société espagnole « Bracli » puisque le patron et inventeur, Luis Álvarez, a déposé le brevet de cette bête-là en 1996.

Pour résumer l’info disponible sur le site bracli.com, la « culotte-clitoris » Bracli (BRAga -CLItoris) est étudiée pour la satisfaction maximale du clitoris  (il faut que je m’en procure une !!) : par le frottement des perles et par « le plaisir de se voir si belle en ce miroir ».

Vu l’absence de données scientifiques tangibles sur l’impact clitoridien du frottement des perles (à essayer, je vous dis !)  dans le dossier , je  me suis plutôt concentrée sur l’esthétique de la chose. Et notamment les photos disponibles sur le site.

Sympa tout ce noir-et-blanc.

Sympa aussi le concept : lingerie et bijou, vêtement et accessoire.

Tout cela ne peut que confirmer mon point de vue sur la chose : Rien de plus beau qu’un corps nu. Tissu, dentelles, or, perles… tout cela ne sert qu’à le mettre en valeur.

Et après le tanga de M. Álvarez, allons donc voir  les créations de Ms Evans qui sait si bien mettre les fesses en valeur.